Taga a misé sur la qualité et la quantité avec son album « Ronto »

Taga, rappeur québecois, a débuté il y a à peine trois ans dans le monde du hip-hop. Nous l’avions désigné comme une étoile montante du rap en 2022. Avec déjà quelques sons à son actif, il avait discuté avec nous sur ses inspirations et ses projets, l’occasion pour nos auditeurs de mieux dresser son portrait. Inspiré par le crunk des années 2005-2010, ses freestyles sont autant dans l’impulsion que cette danse qu’il affectionne. Il avait alors revendiqué s’être imprégné des sons d’Atlanta tout autant que d’Outkast, de Madlib et de J Dilla.
 

Nous le retrouvons en forme dans ce nouvel album conséquent de 15 titres au nom énigmatique de « Ronto » qui sera bientôt disponible partout. Les paroles sont en français bien qu’il ponctue chaque phrasé d’anglais, preuve qu’il s’inspire nettement du rap ricain actuel. Son accent sonne lui aussi volontairement anglophone. L’instrumentale dès l’intro nous propulse dans un univers musical ambient détonnant avec le ton majeur de l’opus moins psychédélique. Le flow est généralement posé mais reste tout de même dynamique. Ambiance générale ? des sons dansants comme « Ronto ». Le chant n’est donc jamais loin du rap. « Hey Baby » feat Straz est par exemple presque entièrement chanté avec quelques paroles rappées. Un mélange harmonieux chant-rap significatif dans « Ronto ».

Taga tire son épingle du jeu avec des titres hybrides à la Ambidextre où il n’hésite pas à chanter au refrain variant les sonorités dans la même instru. Son interprétation est toujours rythmée avec des basses habilement dosées. « Simoneau » est un de ses sons dansants dont on vous parlait avec un refrain qui reste en mémoire.

L’artiste incarne pleinement sa facette groovy qu’on retrouve de long en large. On retrouve dans chacun de ses titres, des basses sautillantes mêlées à l’interprétation énergique de Taga. Le rappeur motive les troupes et nous surprend dans « Mr DJ »en dévoilant un son à l’atmosphère plus 90’s. C’est aussi un chilleur invétéré, une caractéristique qu’on envisage dans plusieurs morceaux à l’image de « Namour », un son presque aussi planant que l’introduction de l’opus. Une interprétation tout en contraste avec des morceaux plus nerveux et rapides à l’instar d’un « Sideline » qu’on pourrait conseiller aux amateurs de Trap. Plusieurs featurings sont à retrouver dans l’EP. Une de nos collab préférée reste celle de « Roi des rois » Ft Macki et Bozko pour son alliance de différents flows et tessitures de voix.
 
Son mélange audacieux de chant et de rap crée une atmosphère versatile entre beats psychédéliques et basses sautillantes. Et ses nombreuses collaborations ajoutent de la texture à un répertoire déjà affirmé.

L’album « Ronto » sera disponible partout cet automne. En attendant, on vous invite à visualiser quelques vidéos de Taga sur Youtube.