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Publié le 11 mai 2024 à 12h21

Swing: « Cet album représente plus la fin d’un cycle que le début »

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La dernière fois que je l’avais aperçu à Montréal, c’était sur scène aux côtés de Yellowstraps lors du Festival International de Jazz en 2022. Aujourd’hui, c’est en solo que SWING fait son retour pour une petite tournée du 9 au 11 mai (9 mai à L’Anti-Bar & Spectacles, Québec; 10 mai – La Petite boite noire, Sherbrooke; 11 mai 2024 au Théâtre Fairmount, Montréal). Pour ceux qui le découvrent, SWING est un rappeur belge qui a pendant très longtemps fait partie du groupe de rap bruxellois L’Or du Commun, en 2023 il accompagnait également Fouki et Primero sur le titre No Stress. En 2018, il sort un tout premier opus Marabout, un projet qui se veut avant tout une recherche de sa propre identité artistique. Quelques années plus tard, il sort son tout premier album « Au revoir Siméon », une œuvre plus affirmée et plus intime.
 

« Excité » c’est ce que ressent SWING, de son vrai nom Siméon, à l’idée d’arpenter les scènes du Québec. C’est au café 5 Sens que nous nous retrouvons (ceci n’est pas un placement de produit) pour discuter de son nouvel album et des nouvelles opportunités qui s’offrent à lui. Si l’artiste veut bien laisser à ses auditeurs/fans la liberté d’interpréter le titre à leur manière, il précise tout de même que ce dernier fait écho à « cette part d’innocence [qu’il a] finalement laissée derrière lui. Celle qu’on essaie de garder le plus loin possible, mais qui fait [intrinsèquement] partie de nous ». 
L’album, pour reprendre ses mots, fait référence à : « une période intense durant, laquelle [Il a] remis en question pas mal de choses, notamment l’amour et la vie en général ».

 

« Au revoir Siméon » est bien plus qu’un projet artistique, il est la résultante d’une introspection sur le deuil amoureux et humain. Des choses auxquelles Siméon a été confronté et qu’il a sciemment choisi de retranscrire à travers sa musique. 
« Plusieurs grands évènements ont influencé cet album, j’ai été confronté au deuil, la fin de ma première grande relation amoureuse, mais aussi des deuils humains. Je me suis retrouvé dans une période où j’ai été déraciné. […] Il y a une remise en question sur la personne que je suis, que j’étais et que j’ai envie d’être. » 



 

L’album est riche de thèmes, mais aussi de sonorités et d’influences rap, parmi lesquels SWING me cite : Kendrick Lamar, Saba, etc. 



 

Sur les thèmes évoqués, on retrouve celui du racisme et du profilage racial à travers le titre MAFIA (que je vous invite à écouter). En tant qu’homme et artiste noir, Siméon me confie qu’être apolitique, surtout actuellement, lui semble impossible et même problématique : « Je me rends compte à quel point c’est urgent. [Cela] se retranscrit dans ma musique. Même si ce n’était pas l’âme de cet album qui apporte moins un regard sur la société. […]. J’ai fait un morceau comme N, il y a 4 ans, et 4 ans après je fais un morceau comme celui-là, j’ai l’impression que ça empire, qu’on entre dans une ère qui est de plus en plus dure ». 





 

SWING/SIMÉON envisage la suite de sa carrière en toute plénitude et avec un enthousiasme presque contagieux : 
« Ça fait 10 ans que je fais de la musique, mais j’ai le mental de début de carrière, c’est intéressant. 
Je n’ai pas une ambition de chiffre, j’aimerai pouvoir vivre de la musique, vivre de moments et maintenir un bon équilibre mental et un entourage sain. Ma crainte ce serait de me perdre ». 



 

Si cet album n’est que le début de la fin, on a bien hâte de voir la suite… 



« La quête ultime c’est d’être en accord avec soi-même. La singularité c’est le plus important, fais un truc singulier, mais qui te représente et qui a un sens pour toi ». Siméon

 

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Tags : Swing, Julie S.