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Publié le 9 mai 2024 à 17h17

Sa descente aux enfers l’a aidé à se reconstruire et à rebondir

On vous présente cette semaine notre entretien exclusif avec Colérik Man, Olivier Bouchard de son vrai nom. Olivier est né sur la Rive-sud de Montréal et a vécu son adolescence dans la ville de Lévis.

L’artiste de 32 ans nous raconte comment il a trouvé la force de se relever après une dépression, les retombées négatives de la covid-19 et la perte d’un bébé. 

Il a vendu tout ce qu’il avait pour partir, à la recherche d’une nouvelle vie à l’étranger.

Il est aujourd’hui de retour au Québec et présente son album « Journaling ». Cet album est son témoignage. Une déclaration de résilience et de courage.

 

 

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Qu’est-ce qui t’a poussé à faire du rap  ?

Je fais du rap depuis que j’ai 16 ans. C’est l’âge que j’ai commencé à vivre de l’anxiété et que je ne comprenais pas vraiment ce qui m’arrivait. Je ne sortais pas beaucoup à ce moment-là par peur de me taper une crise. Je me rappelle avoir pris le mic un soir et dire tout ce qui me passait par la tête juste pour le fun et étrangement, ça m’a fait un bien fou. J’ai montré ça à des amis et c’est eux qui m’ont encouragé à prendre le truc au sérieux. J’ai toujours été passionné de rap mais jamais j’aurais pensé un jour en faire.

 


Tu a traversé des moments sombres après la covid-19 qui t’ont mené à quitter le Québec pendant plusieurs mois pour le mexique. Pourquoi quitter le Québec ?

La pression sociale m’étouffait trop. J’avais l’impression de perdre ma liberté peu à peu. J’étais emprisonné à la maison et le seul moment où je sortais c’est pour aller faire un job que j’aimais vraiment pas. J’étais rendu à un point que j’avais des idées noires. C’était soit je partais et je laissais tout derrière moi ou je ne sais pas ce qui ce serait passé..

 

Quels ont été les avantages et les défis de vivre à l’étranger ?

Partir en back pack a toujours été pour moi un rêve en quelque sorte, c’était la meilleure occasion pour le faire. Ça m’a permis de faire face à mes peurs, passé du bon temps, prendre du soleil, m’énergiser et d’oublier la folie du covid un peu. Ça faisait du bien de retrouver sa liberté. C’était vraiment incroyable!

 


Ta copine et toi avez perdu un bébé pendant la grossesse. Avez-vous trouvé des moyens de vous soutenir mutuellement pendant cette période pénible ?

On a toujours eu une complicité hors du commun. On a su qu’elle était enceinte après 2 mois de grossesse. Quand elle a passé son écographie, ils lui ont dit que le bébé avait arrêté de grossir. Elle a dû provoquer une fausse couche. Elle tenait à faire ça à la maison de façon naturelle. C’était la pire journée de ma vie parce que j’ai assisté à ça. L’expérience était pénible mais ça nous a vraiment rapprochée.

 


Quels sont les conseils que tu donnerais à quelqu’un qui traverse le deuil après la perte d’un bébé ?

Honnêtement, je ne sais pas. Ça fait malheureusement partie de la vie. Ça arrive à plus de gens qu’on le pense. Nous, on a pris le temps de faire un petit rituel dans la forêt et d’aller enterrer le foetus. Dire au revoir en conscience à cette petite âme qui est venue nous voir un instant. Ensuite, il faut faire son deuil et laisser le temps arranger les choses.

 


Comment envisage-tu l’avenir après toutes ces expériences ?

Positivement! Je sens que 2024, il y a quelque chose de différent. J’ai réglé mes problèmes financiers. Je vis dans un bel appartement. Avec ma blonde, ça va bien. J’ai un job que j’aime et je sors mon premier album solo enfin. J’ai énormément de gratitude, je pense que le pire est passé.

 


Parles-nous de cet album solo de 15 morceaux intitulé « Journaling ». Pourquoi avoir nommé le projet ainsi ?

Journaling est une expression anglaise qui se trouve à être un rituel d’écriture quotidien, qui consiste à mettre sur papier ses pensées, ses émotions ou encore le plan de sa journée. Ça vient de ma blonde en fait, elle me dit souvent : je m’en vais faire un peu de journaling. Ça m’est resté dans la tête depuis 2021, je me suis dit que ça pouvait être un bon concept d’album et que le mot était peu commun et original.

 


Y a-t-il morceau en particulier qui a une signification spéciale pour toi dans cet album ?

Je dirais « J’ai plus envie », qui est vraiment la première chanson que j’ai écrite du projet en 2021. C’est cette chanson qui a donné le ton et les couleurs à l’album. C’est à ce moment-là que j’ai abandonné le domaine de la construction et que je me suis consacré beaucoup plus à la musique.

 


Comment décrirais-tu l’évolution de ton style musical dans cet album par rapport à tes précédents projets ?

Avec cet album, je sens que j’ai vraiment trouvé mon style. Contrairement aux autres projets que j’ai fait, j’ai vraiment laissé les mots venir à moi sur chaque chanson mais j’ai soigneusement choisi mes mots. J’ai bien tempéré et nuancé mon flow. J’avais vraiment envie de faire de quoi de très simple mais de vrai, touchant par moments et authentique.

 


Comment aimerais-tu que les auditeurs ressentent ou interprètent ta musique dans cet album ?

Le but c’est vraiment d’apporter des messages conscients, et de lâché prise en amenant un peu de légèreté dans nos vies. J’ai utilisé la musique comme un peu un journal intime où j’ai voulu transformer les choses négatives que j’ai vécues en quelque chose de positif. Au final, c’est un album qui fait du bien à entendre par sa simplicité et son authenticité.

 

 

Des personnes que tu voudrais saluer pour conclure ?

Un gros Big up à mon chum et Beat Maker Marc. Zak pour l’équipement de studio. Mon frère Simon de m’avoir convaincu de ne pas lâcher la musique. Mes meilleurs potes, Js, Will, Jul.
Ezechielle Productions pour le shooting photo et Vidéo. Ensuite à tous ceux qui m’ont découvert, cette année, et ceux qui sont encore là. Big up à Saye et 2Faces pour le feat qu’on a faite ensemble l’automne passé.

 

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Cliquez sur l’image ci-dessous pour écouter l’album « Journaling » dès maintenant.

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Tags : Colérik Man