Cyrano de Montréal: « On se le disait depuis 2020 qu’on avait le meilleur podcast »
Cyrano, co-animateur et fondateur du podcast Rapolitik a récemment reçu le prix Dynastie pour le meilleur podcast de l’année. Une récompense plus que méritée qui vient souligner d’autant plus la notoriété que le podcast a cumulé au fil des années. L’entrepreneur a pris quelques minutes pour échanger avec moi au sujet des tenants et aboutissants du podcast.
Recevoir un prix pour quelque chose que l’on a bâti entièrement de soi-même, il n’y a rien de plus gratifiant. C’est un homme fier et humble que j’entends parler à l’autre bout du fil, Cyrano est heureux, mais surtout très reconnaissant pour cette récompense.
« Ce prix représente le travail, on s’est dédié. On se le disait depuis 2020 qu’on avait le meilleur podcast. On l’a su quand Corneille est venu, c’est là qu’on s’est dit « on a quelque chose qui se passe ici ». Corneille ne fait pas de podcast, on ne l’a jamais vu dans une entrevue. On s’est dit, si Corneille a fait le déplacement c’est que ce n’est pas du n’importe quoi. »
Rapolitik s’est créé une réelle communauté, Cyrano me parle même des Rapoliticiens et Rapoliticiennes. Il m’explique alors que la réception de ce prix ne sonne pas le glas des projets qu’il a en tête, Rapolitik continuera d’évoluer, mais d’autres projets sont également à venir…
« Je ne veux pas trop en dévoiler, mais une chose que je pourrais vous dire, c’est qu’on a une autre chaine qui s’en vient : Rapolitik TV, d’ici le printemps. On envisage pas mal d’invités à l’international et on risque d’en accueillir certains dans un futur très rapproché. On se demande toujours ce que sera notre prochain move et là c’est aller vers l’internationale […] mais tu sais la recette on ne va pas la changer, on va juste pousser un peu plus pour aller vers de plus gros artistes, sans oublier les artistes de chez nous. »
Si le concept de Rapolitik peut nous sembler innovateur sous plusieurs angles, Cyrano m’avoue qu’il ne savait pas à quoi s’attendre lors de la création du podcast, une crainte qui anime beaucoup de créateurs, lorsque vient l’heure de se jeter à l’eau.
« On avait commencé tranquillement, il fut un temps j’avais 20 personnes sur Patreon (plateforme d’abonnement qui permet aux créateurs d’être payés) […] Je suis content de voir où on en est rendu aujourd’hui, mais la meilleure chose c’est de ne pas se faire de trop grosses attentes, parce que quand tu as de trop grosses attentes, c’est là que tu risques d’être déçu. C’est pour ça que je suis heureux d’être là où j’en suis aujourd’hui. Au début, ça me coutait de l’argent, ça sortait de mes poches […] Aujourd’hui, ça ne me coute plus, c’est le contraire, je suis vraiment content. On a du support, les sponsors sont là pour nous […] toutes ces petites choses-là me rendent vraiment heureux. C’est petit à petit que l’oiseau fait son nid, le seul espoir que j’ai
c’est d’être capable de vivre de ça à temps plein et je pense qu’on est sur la bonne voie. »
L’avenir du podcast semble plus que prometteur et il en est de même pour l’homme derrière le prix, qui ne compte pas en rester là. Il me livre d’ailleurs un scoop intéressant sur l’un de ses futurs projets.
« Moi, c’est sûr que j’aurai toujours de la passion pour le rap, ma porte reste ouverte pour des gens qui veulent faire des collaborations avec moi, au niveau musical. Je ne vais pas tourner mon dos à la musique, je ne tournerais pas le dos à ma passion. C’est sûr que Rapolitik prend beaucoup de mon temps, on va continuer à le faire grandir. J’ai d’autres projets aussi de podcasts en vue. Je peux vous donner une exclusivité. J’ai un projet, un podcast relié à la culture, la bouffe. Moi je suis un foodie, comme on dit en anglais, j’aime la gastronomie. J’aime demander aux artistes d’où ils viennent. J’ai beaucoup de curiosité, j’aime demander à un artiste : ta famille vient d’où ? Puis on va parler de leur culture, et la nourriture fait partie de la culture […] J’aimerai faire un podcast qui représente ça. »
Tout projet qui réussit demande de la passion, me dit Cyrano. Se dire que l’on fait ce que l’on fait pour de l’argent, c’est perdre d’avance ajoute-t-il. Il n’existe pas de programme universitaire qui nous prépare à ce domaine-là, il faut être sur le terrain pour apprendre, et si l’école peut nous soutenir, elle ne nous prépare pas, pour reprendre ses mots.
Tandis que nous approchons de la fin de notre entrevue, Cyrano déclare que tout arrive pour une raison et que tout est une question de timing : « si c’est fait pour toi, ça va arriver ». Pour l’entrepreneur, l’élément déclencheur à la création de son podcast s’est fait le jour où il a accompagné son ancien manager (aujourd’hui à la tête de Joy Ride Records) à un podcast
auquel ce dernier devait participer « Moment of truth ». Il m’explique alors qu’une fois sur place, cela lui a ouvert les yeux, c’était quelque chose qu’il devait faire et qui était fait pour lui, la suite vous la connaissez.
Avant de nous quitter, Cyrano prend un temps pour faire quelques remerciements, j’entends dans sa voix toute la reconnaissance qu’il porte envers ceux qui l’ont soutenu.
« Je remercie les rapoliticiens et les rapoliticennes, les artistes qui nous suivent et qui viennent nous visiter. Je suis reconnaissant envers tous ceux qui nous donnent de la force. Je ne pourrais jamais avoir la grosse tête, je suis quelqu’un qui a la foi, ceux qui viennent me parler dans la rue, je leur parle aussi […] et je remercie aussi le Journal du Hip-Hop qui est là depuis le début. »
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