Publié le 29 décembre 2017 à 12h59

Tyjeï Diezle: « Dans 5 ans je me vois propriétaire de quelques entreprises »

Peut-être que vous le connaissez déjà, peut-être que ce sera votre première fois, mais aujourd’hui la rédaction du JDHH vous présente Tyjeï Diezle. Il a toujours gravité autour de la scène musicale au Québec sans trop se mettre en avant. Membre officiel du collectif Gangstalean fondé par Connaisseur Ticaso, Tyjeï a aussi fait partie du duo Omisyd avec Kasheem à l’époque, ils étaient propriétaires des Disques Lawless’O’muzik.

Kasheem à gauche et Tyjeï à droite

Aujourd’hui, Le rappeur de St-Léonard fait son retour tranquillement sur la scène après avoir passé un long séjour en prison et il semble déterminé à réussir plus que jamais. Voici ses réponses à nos questions.

Premièrement, peux-tu nous dire quelle est la signification de ton nom d’artiste T.Y.J.E.I {Tyjeï Diezle} ?

Tyjeï est le diminutif et la version anglaise de mon surnom. Quand j’étais plus jeune, on m’appellait Ti-Jerry qui par le suite est devenu Ty-Jey, j’ai juste changé la manière de l’écrire pour que ça reste unique et authentique. Pour ce qui est du Diezle, c’est parce que je suis un signe de feu (Sagittaire)….j’ai toujours carburé à l’adrénaline donc tout ce que je crache ou sors de mon chest est le feu.

Tu as collaboré avec Le Connaisseur Ticaso sur le morceau intitulé « À Montréal » produit par Ruffsound et sortie il y’a environ 10 ans, tu poses sur le 3ième couplet. Pour plusieurs, cette chanson est un classique et elle compte jusqu’à maintenant plus de 464 000 visionnements sur youtube, comment te sens-tu face à ce succès?

Honnêtement, j’apprécie et je suis très honoré d’avoir posé sur ce son. Aujourd’hui, le monde en parle encore, d’ailleurs, c’est avec cette chanson là que Ticaso m’a introduit dans l’industrie en tant que membre du Gangstalean….apart ça, c’est un track qu’on a fait pour le love et pour l’amitié que j’ai avec Ruffsound depuis des années (That’s my brother right there).

Quel genre de relation tu entretiens avec Ticaso ?

C’est mon big homie! J’ai grandi avec Ticaso et le reste de sa clique donc ça remonte à loin… ‘Rien à Changé’ c’est comme si c’était hier.

Tu t’es retrouvé dans une grosse polémique médiatique en 2016 concernant un cambriolage qui a mal tourné en 2013 dans une bijouterie de Montréal, et qui t’a coûté au dessus de 5 ans de pénitencier. Tu as été relâché depuis le début 2017, aujourd’hui, avec un peu de recul, comment perçois-tu cette situation ?

Certains font des erreurs d’autres font des choix et laisse-moi te dire que j’en ai fait des erreurs dans ma vie, j’ai aussi appris de mes choix alors aujourd’hui « I let bygones be bygones » et j’avance. J’aimerais remercier tous ceux qui ne m’ont pas laissé tomber et qui sont resté à mes côtés durant ces moments sombres…#MadLove

Aux États-Unis, plusieurs rappeurs ont fait des allers-retours en prison sans ruiner leur avenir pour autant. On pense à des artistes comme Meek Mill, Lil Boosie ou Gucci Man qui a purgé 3 ans de prison et qui depuis son retour à la liberté a sortie plusieurs albums, a fait une tournée internationale et s’est marié récemment au mois d’octobre avec sa copine de longue date. En France, on pense à LACRIM qui a été plusieurs fois emprisonné mais qui malgré tout est toujours là aujourd’hui. Est-ce que ça te donne de l’espoir de savoir que tu es encore jeune et que tu as encore du temps devant toi ?

Je suis encore jeune mais plus aussi jeune haha….mais comme on dit: tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir! J’ai jamais cessé de croire en mes capacités et c’est pas aujourd’hui que je vais arrêter.

Depuis que tu es libre, à quoi ressemble ton quotidien de tous les jours ?

Je ne suis pas tout à fait libre, je suis en libération conditionnelle et il me reste encore 2 mois à faire dans une maison de transition, apart ça, je rattrape le temps perdu avec ma famille, c’es ça le plus important.

Si tu pouvais décrire ta vie en une seule chanson, comment s’intitulerait cette chanson ?

Légende d’automne

Pourrais-tu nous dire ce que tu aimes et ce que tu aimes moins de l’industrie hip hop au QC ?

J’aime comment le niveau de compétition a évolué et comment les jeunes prennent beaucoup de place. Le rap game appartient aux jeunes maintenant c’est leur ère à eux, on a eu la nôtre, mais je suis déçu du manque d’essence et de culture dans les textes de certains et ça c’est déplorable.

On t’a vu échangé des mots d’encouragement sur Facebook avec un proche membre du légendaire groupe de rap, OUTLAWZ, le groupe de Tupac. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

J’entretien une bonne relation avec les Outlawz depuis 8-9 ans déjà, et j’étais très proche de Hussein Fatal et ça jusqu’à sa mort survenue dans un accident de la route à Atlanta en 2015. Lui et son frère, Yadi Yas , m’ont donné beaucoup de support lorsque j’étais incarcéré. De plus, j’ai toujours été un partisan de Pac et les Outlawz et ça depuis ma tendre enfance donc c’est tout à fait normal pour moi que je fasse parti du mouvement. C’est la culture d’une nation #Outlaw4Life (O4L)