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Publié le 28 février 2019 à 10h51

Rappeur et père de famille; il est le visage de la ville de Farnham et un exemple pour les jeunes

Qui a dit qu’un rappeur ne pouvait pas être à la fois un père de famille responsable ? Qui a dit qu’un rappeur ne peut pas dépasser la trentaine et rester « cool » aux yeux des plus jeunes ? Il faut croire qu’en 2019 avec les Jay-Z, , Ice cube, Booba, Kaaris etc..les choses ont changé. Certaines diront pour le mieux, d’autres diront pour le pire. Mais tout est toujours une question de perception.

 

La rédaction du JDHH vous présente aujourd’hui JO HARBEC. Lorsqu’on jette un regard en arrière sur les artistes hip hop respectés de la montérégie, Harbec figure parmi ceux qui ont ajouté leurs pierres à l’édifice, surtout durant la fin des années 2000. Aujourd’hui, Jo Harbec est marié et père de famille mais cela n’a rien changé à sa passion pour la musique, loin de là.

 

Nous avions été agréablement surpris lorsqu’il a annoncé en décembre 2017 qu’il préparait un album solo. Il n’avait pas lancé de nouveaux projets depuis un moment et on se demandait tous si il pouvait livrer la marchandises sans les membres de son ancien groupe L.D.F. 

 

Après plusieurs écoutes, son album solo « Faces » nous a mis un coup de poing en pleine face, c’est le cas de la dire. L’album est tout simplement nice. 

 

On s’est entretenu avec lui en guise de mention honorable.

 

 

 

Voici ses réponses à nos questions. 

 

 

 

On sait que tu gravites dans le monde du hip hop Québécois depuis plus d’une décennie. Pour la nouvelle génération de fans qui ne te connait pas, peux-tu t’introduire et leur dire qui est Jo Harbec en quelques mots?

Je suis originaire des Canton-de-l’est, j’ai fait mes débuts sur la scène hip hop en 2004 avec le collectif L.D.F, en tant que rappeur, compositeur (beatmaker) et réalisateur. J’ai travaillé avec un bon nombre d’artistes, autant pour la réalisation que pour la composition de beats. Le fait de jouer plusieurs instruments m’a souvent aidé à me démarquer avec mes beats. Je crois avoir contribué à faire connaître le rap québécois en région, plus spécifiquement la mienne. J’ai aussi été co-fondateur d’un autre band qui s’appelle FuZion. On a sorti 2 albums, fait plusieurs shows notables, on a même eu des vidéoclips en rotation à Musique Plus. Malheureusement, on a dû faire une pause.

 

 

 

Pourquoi avoir choisi Jo Harbec comme nom de scène ?

Parce que c’est mon vrai nom et je m’assume pleinement dans ma musique. J’ai longtemps opéré sous le pseudo de Funky-J et il y a encore des gens qui m’appellent ainsi. Je voulais quelque chose de moins anglophone, quelque chose qui se dit bien autant en français qu’en anglais…voilà pourquoi!

 

 

 

Tu as longtemps fait partie d’un groupe qui s’appellait L.D.F (Ligne De Front), il y a de ça quelques années en arrière. Qu’est-ce qui t’a poussé à continuer en solo ?

Il y a plusieurs raisons. Premièrement, aucun des membre du groupe ne vit dans la même ville, ce qui peut parfois compliquer les choses pour les sessions, les pratiques, les tournages de clips, etc… C’était très dur à gérer et je crois qu’après le 3e album, j’ai manqué d’énergie et de patience. J’avais aussi envie d’essayer autre chose. L.D.F avait un style et une sonorité bien définie et c’était difficile de sortir de cette zone et d’être satisfait par le résultat. Finalement, j’ai toujours travaillé en groupe et j’avais envie de me prouver à moi-même que j’était capable de le faire seul. 

 

crédit photo: Olivier T.Beaulieu C Bo vision 

 

 

Ton album « Faces » est maintenant disponible partout. Comment s’est déroulé le processus d’enregistrement pour ce projet ? C’a été facile ou compliqué ? 

La création de l’album s’est faite sur une période d’un an, en grande partie pendant la nuit. Le début a été un peu lent. J’ai cherché et pensé beaucoup à la direction que je voulais prendre. Je ne dirais pas que cela a été facile, mais j’avoue que j’ai eu énormément de fun sur la création de ce projet. Le moment le plus chiant, c’est quand mon ordinateur m’a lâché au beau milieu d’une session. Ça c’était compliqué et j’ai dû repousser la date que je m’étais fixée. Heureusement, les backups existent! 

 

crédit photo: Graf XXL 

 

 

Parles-nous un peu des collabos sur l’album. 

L’album comporte 14 chansons et la moitié sont des collaborations. Vous pourrez entendre les voix de: Sans Pression, Caya, L.D.F, JP Pothier, LazyBwoi, D-Ciccio, Jamhaitian et Twenny. Ma soeur Joanie a également participé aux arrangements vocaux d’une des chansons ainsi que le guitariste Thierry Duchesne qui s’est chargé de la ‘’lead guitar’’ sur une autre. 

 

 

 

Dans le clip du 2ième extrait de l’album qui s’intitule « La Tuerie », on voit un personnage aux cheveux colorés, comme le rappeur New-Yorkais Tekashi 6ix9ine, avec une liasse de billets et le visage tatoué. Peux-tu nous expliquer le message que tu as tenté de véhiculer avec cette parodie ?

J’ai beaucoup de difficultés avec ces soi-disant ‘’artistes’’ sans contenu qui rap en marmonnant sans qu’on comprenne le moindre mot. Je ne comprends pas comment on a pu en venir à ça. Je comprend que les choses changent, évoluent, mais il faut croire que ce n’est pas toujours pour le mieux. Je trouve que ça manque d’originalité, les messages véhiculés sont presque toujours les mêmes d’une chanson à l’autre. Il faut comprendre que je ne déteste pas le style trap, il y en a du bon. Mais un dude avec les cheveux arc-en-ciel qui répète ‘’gucci gang, gucci gang…’’ 20 fois de suite à huit reprises dans une ‘’chanson’’ de 2 minutes, je ne qualifie pas ça comme étant un rappeur.

 

https://www.facebook.com/mrjoharbec/videos/490207561496523/UzpfSTY2OTUzOTE5MDoxMDE1NjQ1MzcwOTgyNDE5MQ/?lst=100024678695189%3A669539190%3A1551361999

 

 

 

Dis-nous ce que tu aimes et ce que tu aimes le moins de la scène hip hop au Québec en 2019 ?

Je crois que le hip hop au Québec n’a jamais connu une aussi grande ouverture dans toute son histoire. Je regarde les Koriass, Loud, Souldia, etc… Les show sont sold out, les sons voyagent jusqu’en Europe et plus, je trouve ça merveilleux et je me dis enfin! On nous voit moins comme une ‘’gang de bum’’ qui fait du bruit et plus comme des artistes qui font de la musique. 

J’aime moins le nouveau style smooth ‘’ultra-autotuné’’ que certains ont adopté. Je trouve que c’est un énorme copier/coller de la tendance en France…ça manque de personnalité. Être inspiré par un style c’est correct, mais quand les gars se mettent à sonner tous pareil, je n’aime pas.   

 

 

 

Avec quels artistes francophones tu aimerais collaborer dans le futur ?

Sans Pression est de loin le rappeur québécois que j’ai le plus écouté et je dois dire que c’est vraiment un honneur de l’avoir sur l’album. Je me suis souvent dit que ça pourrait être cool de composer un beat pour Manu Militari. La profondeur des textes de ce gars là est incroyable. 

 

 

 

 

 

Si tu pouvais décrire ta vie en une seule chanson, comment s’intitulerait cette chanson ?

Bonne question…’’Le miroir’’ et je me parlerais à la 2e personne en me relatant mes souvenirs comme si je me regardais dans un miroir. 

 

 

 

Quelle est ta plus grande qualité et ton plus grand défaut ?

Je suis quelqu’un qui a un très grand coeur et qui aime donner et aider. Parcontre, je suis très susceptible et j’ai tendance à me fâcher rapidement lorsque quelques chose ne fait pas mon affaire.

 

 

 

 

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Tags : Jo Harbec