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Publié le 30 décembre 2021 à 15h13

Hrshie: le rappeur qui n’a pas peur d’être différent

Cette semaine, la rédaction du JDHH vous présente un personnage artistique du hip hop québécois différent et original….le rappeur hrshie.

Son album « Le Spectacle » a été dévoilé le 26 novembre passé et est désormais disponible en écoute sur les plateformes de streamings.

Dans un entretien exclusif avec le Journal, hrshie nous a parlé des nécessités de créer un paysage diversifié dans le rap.

 

 

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Tu as quel âge et tu viens de quel coin?

J’ai 21 ans, je suis né à Santa Monica en Californie mais j’ai grandi à Montréal



D’où t’est venu ton nom de scène hrshie?

Mon vrai nom c’est Henry, et la marque de chocolat Oh Henry! (J’allais pas m’appeler comme ça c’est quand même corny) est distribuée par Hershey’s au Canada; donc j’ai changé l’orthographe pour pas me faire poursuivre et aussi pour optimiser le SEO et que le monde tombe pas sur la marque de chocolat quand ils me cherchent (rires)



Depuis combien de temps tu rap et qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans ce domaine?

Je rap depuis 2017. Il y a plusieurs étapes qui m’ont amené à ce médium artistique:

– j’ai toujours plutôt bien manié la langue française, donc je sais depuis longtemps que je veux faire un métier qui implique de l’écriture créative: j’ai déjà essayé d’écrire des nouvelles, et j’ai même fait du stand-up pendant deux ans avant de me lancer dans le rap

– c’est le rap québécois qui m’a fait aimer le rap en général, j’écoutais du Dead Obies et du Alaclair pendant toute mon adolescence, et dès que j’ai vu le Grünt de Dead Obies je me suis dit « j’ai envie de faire ça »

– j’allais à une maison des jeunes pendant mon adolescence et un des intervenants qui travaillait là-bas était le rappeur Pazoh (qui a travaillé avec SeinsSucrer, Don Bruce, Le Réel Fléau, Koyo Sur La Prod…): quand j’avais 16-17 ans, il faisait des ateliers d’écriture rap et j’ai immédiatement trouvé que j’avais une affinité avec la manière d’écrire, poétique mais raw.

 

 

Ton album « Spectacle » est sorti en novembre dernier. Pourquoi avoir choisi ce nom pour l’album?

L’album s’intitule « Le Spectacle ». Je fais allusion à la volonté des gens, surtout à l’ère des réseaux sociaux, de vouloir s’exprimer sur tout et n’importe quel sujet même lorsqu’ils ne savent pas de quoi ils parlent, et ainsi de se « donner en spectacle », parce qu’ils croient que leur point de vue est important.

J’en profite pour étaler une critique de mon propre rôle dans cet environnement, puisque j’ai toujours voulu m’exprimer sur scène (avec le stand-up et maintenant la musique), même si je ne suis pas certain que ma perspective soit pertinente pour la société. En gros, je conseille à tout le monde, incluant moi, de fermer sa gueule de temps en temps.

 


Qu’est-ce qui t’a inspiré à écrire cet album?

Lorsque j’ai entamé le processus d’écriture pour l’album, je sortais d’une série de 3 EP où j’étais encore en train de chercher mon style, et qui étaient très conceptuels (racontant l’histoire d’un roi qui entrait au pouvoir pour ensuite tomber à la suite d’une révolution).
Je voulais suivre ces projets par quelque chose de moins conceptuel, où je me prenais moins la tête, donc j’ai fait 3-4 chansons de brag-rap axé sur de la technique et des punchlines, avec l’intention de sortir une mixtape.
Après les avoir écrits, je trouvais que je parlais de pas grand chose finalement, ce qui m’a amené à ma réflexion sur la volonté malavisée des gens, et donc de moi-même, de juste parler pour ne rien dire.

 


Quelle est ta chanson préférée du projet et pourquoi?

J’ai un faible pour DRESSED, un morceau drill où je trouve que je me suis vraiment approprié le style, avec des flows et des toplines hors du commun. De plus, le track est produit par mon meilleur ami Capi10n, qui je trouve fait les meilleurs prods drill dans la province, donc ça a une valeur sentimentale de plus pour moi.

 

 

Selon toi, qu’est-ce qui te différencie des autres rappeurs francophones du Québec?

En ce moment, je trouve qu’il y a une pénurie de différents « personnages » véritablement singuliers dans le rap queb, et la plupart des rappeurs préfèrent se caser dans des catégories pré-établies comme le street rap (dont les pionniers de la nouvelle génération sont 5sang14), ou le rap gentil du Plateau Mont-Royal (mené par les Fourmis).

Avec mon collectif le Palace Wang, on essaie d’amener une vague de fraîcheur, de rappeurs qui se distinguent par leur style, leur manière d’écrire, leur flow et leur personnalité pour créer un paysage de rap québécois plus diversifié, comme en France ou aux US.

 


Pour toi le rap c’est un hobbie ou tu aimerais en faire une carrière?

J’ai définitivement l’intention d’en faire une carrière. Où j’en suis aujourd’hui, c’est le rap ou rien (rires)




Avec quel artiste d’ici ou d’ailleurs tu aimerais collaborer dans le futur?

Il y a quelques rappeurs de la relève au Québec dont le style me parle beaucoup avec qui j’aimerais vraiment faire des morceaux, comme Kirai ou SeinsSucrer.
Si je vois plus grand, je me verrais vraiment sur un track avec les rappeurs français Lefa ou PLK, je pense que nos styles s’agenceraient bien.

 

 

Tu te vois où dans 5 ans?

C’est difficile de se visualiser aussi loin dans le futur, mais c’est sûr que j’aimerais beaucoup faire des festivals comme Osheaga ou Metro Metro, avec mon but ultime étant de percer en France.

 

 

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Cliquez sur l’image ci-dessous pour écouter dès maintenant  «Le Spectacle »

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