Publié le 26 novembre 2024 à 15h07

Entretien avec Hurch, un rappeur hors du commun

C’est un plaisir de voir des artistes indépendants qui prennent des risques et qui osent sortir des sentiers battus. Le rappeur montréalais Hurch est un gars audacieux, extraverti, mais sérieux dans son art.

Plus de 4 ans après ses dernières sorties musicales, il s’est réinventé, restructuré, et cela se ressent dans son nouveau projet intitulé « Délulu ». Un EP de 7 morceaux qui nous fait sentir que Hurch a encore plein de surprises en réserve.

Voici ses réponses à nos questions..

Quel âge as-tu et de quel quartier viens-tu ? 

J’ai 34 ans, d’origine haïtienne, comme dirait Ti Kid, « native natal ». J’suis arrivé à 6 ans si je dis pas bétises . J’ai passé la moitié de ma vie à Saint-Michel et l’autre moitié à Rivière-des-Prairies, mais en ce moment, je suis installé à Rosemont… et ça bouge pas !   

Pourquoi « Hurch » comme nom de scène ?

Le nom « Hurch » vient de mon vrai prénom, Churchill. À l’époque, on m’appelait déjà « Church » à l’école. Avant, j’utilisais « C-chill » comme nom de scène, mais j’ai décidé d’enlever le « C » pour éviter une connotation trop religieuse. Comme je le dis si bien : « Le H, c’est le HURCH ! »

Quel a été le moment décisif où tu as su que la musique était une passion ?

Je me souviens d’un show que j’ai fait à Lavaltrie. À l’époque, on m’avait contacté pour y participer. Je suis parti tout excité avec un ami, même sans permis. En arrivant, on m’a annoncé que j’étais le main event avec une loge et tout. J’étais surpris par l’accueil. Après le show, j’ai signé mon premier autographe sur le casque d’un gamin. Ce moment m’a marqué profondément. J’ai su à cet instant que je voulais faire de la musique.

Pourquoi avoir nommé ton nouvel EP « Délula » ?

« Délula » est dérivé de « délulu », mais je l’ai modifié pour créer un mot unique. Pour moi, cela représente une désillusion face à des désirs souvent inassouvis. On court après une réalité qu’on pense pouvoir gérer, mais qui finit souvent par nous échapper.

Comment aimerais-tu que ton public ressente ou perçoive « Délula » après l’avoir écouté ?

Si le public apprécie au moins une chanson, je considère que c’est une victoire. Ça peut leur donner envie d’entrer dans mon univers et d’en découvrir davantage. Dans le cas contraire, même ceux qui critiquent (les « haters ») peuvent partager le projet, et quelqu’un qui ne s’attendait à rien pourrait finalement trouver preneur.

Quelles sont tes sources d’inspiration principales lors de la création de tes chansons ?

Parfois, c’est une force que je ne contrôle pas, comme si on me chuchotait les paroles. Je ne suis que le récepteur ! Mon inspiration vient souvent de la société en général, à travers le prisme de ma perception et de mon jugement. Bien sûr, certaines choses sont inspirées de ma vie, mais je préfère laisser planer un peu de mystère. Nos vies ont souvent un goût de « déjà-vu » ou d’éternel recommencement, à des degrés différents.

Comment décrirais-tu ton style musical en quelques mots ?

Un projectile sentimental sur un fond d’afro-drill, de house, et de hip-hop.

Y a-t-il une collaboration rêvée que tu souhaites réaliser dans ta carrière ?

Damso. C’est le Goat !

Comment envisages-tu l’évolution de ta carrière artistique à l’avenir ?

Je veux proposer quelque chose qui fasse réfléchir, qui aide à décrocher du quotidien et une dose d’amour. Mon objectif est de trouver une formule propre à moi pour créer quelque chose d’intemporel et de philosophique.

À quoi peut-on s’attendre de toi pour l’année 2025 ?

Un nouveau projet, si le ciel nous le permet. Peut-être quelques festivals, si les planètes s’alignent!

Des personnes que tu veux saluer pour le mot de la fin ?

Un gros shoutout à l’Architecte de l’univers, à tous ceux qui mettront la lumière sur ce projet, et à ma team : Phasy, Jack Lahess, FVB X, SVS, The Wist, et bien d’autres encore. Merci à tous ceux qui ont soutenu le projet de près ou de loin, des producteurs aux vidéographes.