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Publié le 28 août 2023 à 17h54

À la rencontre de Tayc, l’artiste français du moment

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« On prend du recul, j’essaie de faire les bons choix de m’inspirer. Vivre des choses que je n’ai jamais vécues, pour être l’homme que je n’ai jamais été. »

 

Tayc était à Montréal à la mi-août et on en a profité pour le rencontrer de nouveau et faire le point avec lui sur sa carrière, l’artiste, ses ambitions, mais aussi ses craintes. Pour ceux qui auraient manqué notre précédente entrevue et/ou découvre seulement l’artiste, Tayc est un artiste français dont le style se caractérise principalement par de l’Afro Love/RNB. Son tout premier album NYXIA sort en 2019, en 2020 il enchaine avec un deuxième album Fleur Froide qui regroupe certains de ses titres les plus connus, comme DODO ou encore N’y pense plus. 


 

Beaucoup de temps a passé depuis nos derniers échanges et les derniers mois ont été très mouvementés pour l’artiste qui a tourné un petit peu partout dans le monde. Tout semble continuer de rouler tranquillement, mais pour Tayc, cette période est surtout propice à la réflexion. 


 

« Je suis un peu fatiguée, mais c’est de la bonne fatigue. On a pas mal tourné, c’était assez éprouvant, on a eu des dates un peu partout dans le monde. Je regarde où j’en suis et même si je suis à un stade de carrière confirmé, je me dis « mec t’as rien fait », je n’ai rien fait en fait. Parce que le plus dur c’est de rester au top, surtout quand tu es à un certain seuil. J’ai beau avoir travaillé pour arriver où je suis, mais ce n’est rien. Il faut prendre du recul parfois et là je suis en plein dedans. »

 

Reconnaissant pour tout ce que son public lui apporte, Tayc ne veut pas se contenter de quelques victoires, vivre sur ses premiers succès, se reposer sur ses lauriers, bref rien n’est jamais acquis. Aussi bien sur plan professionnel que personnel, le jeune artiste est dans une période de remise en question. Il avait déclaré lors d’une entrevue à Skyrock qu’il se souvenait encore de l’un de ses tout premiers titres qui était passé sur leurs ondes, le genre de première fois qui marque, mais qui lui rappelle aussi que tout reste à faire.

 

« Je pense qu’en France on est arrivé à un stade qui n’est pas du tout négligeable. On n’est pas forcément les meilleurs, mais je pense qu’on en fait partis. Je pense avoir apporté mon truc, mon univers, mais tout ça il faut l’entretenir. Dieu merci, j’adore mon métier, j’aime ce que je fais. Je suis toujours excité à l’idée d’enregistrer en studio! J’ai besoin chaque jour de me dire que j’ai fait quelque chose, que j’ai lu un livre regardé une série qui m’a inspiré et que j’ai fait avancer mon bateau. J’ai fait en sorte de m’entourer des meilleurs, mais surtout, je suis entouré de gens qui m’aiment, je sais qu’ils tiennent à ce que je sois satisfais aussi. »

 

Récemment, Tayc a sorti trois nouveaux titres, parmi lesquels : Prada’s Love, Love Me et London Fever (disponibles sur toutes les plateformes de streaming). Si les morceaux ont bien été reçus par le public, aussi bien en France que sur la scène internationale (toujours dans la continuité de sa remise en question), le jeune homme reste dubitatif. S’il est très heureux d’exercer un métier passion comme la musique, la création lui demandent de prendre en compte plusieurs facteurs qui le tiraillent parfois, notamment en studio.

 

 

« Parfois, tu penses que ça ne marche pas puis tu te rends compte que les gens eux sont fous du titre, mais si moi je ne suis pas satisfait d’un truc, je me dis que ce n’est pas bon. Je ne vais pas faire un truc qui ne me plait pas, mais je ne vais pas faire un truc qui ne se vend pas. 
Je suis tombé dans le syndrome de Kendric Lamar qui sort un « Allez les bleus, amenez la coupe à la maison ». [Rires] 
Attends, je t’explique… Tu vois le style de Kendric Lamar? C’est très recherché, il y a un énorme travail de composition, c’est presque théâtral et souvent très expérimental. Imagine qu’un mec comme lui sorte un titre du style « Allez les bleus ramenez la coupe à la maison ».  Ce serait bizarre non? Mais imagine que ça explose, ça cartonne partout dans le monde et les gens finissent par vouloir ce Kendrick Lamar, plutôt que l’ancien. Moi je suis un peu dans ce syndrome-là, initialement, je fais de l’afro, mais pas cet afro-là, le mien est plus léger, plus spirituel, orienté soul, gospel. Quand on a fait N’y pense plus on a essayé de trouver une balance entre ce que j’aime et ce qui fait vibrer les gens. Prada’s Birth Day, c’est un titre qui me ressemble plus par exemple. J’aime être avant-gardiste, j’aime l’afro, j’aime mon public, je porte aussi mon continent sur les épaules, donc quand je suis au studio je me dis souvent : je satisfais qui ? »

 

Trouver un équilibre qui n’ébranlera pas les fondations de sa carrière tout en continuant de satisfaire son public. C’est ce à quoi aspire actuellement l’artiste qui semble dans le même temps tirer profit de chacun de ces questionnements pour parfaire ses futurs créations, fans et amateurs d’afro peuvent s’attendre à de belles surprises pour la suite… 



Aujourd’hui, quand tu regardes où tu en es et ce à quoi tu aspirais quel conseil donnerais-tu à la jeune version de toi-même ?

À mon jeune moi je lui dirais : Sois smart et même si ça ne te plait pas, fais les bons choix.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tags : Tayc, Julie S.