Shawn Jobin: le rappeur du Québec qui a performé partout au Canada, au Mexique et en France

JDHH aimerait vous introduire à Shawn Jobin. Le rappeur qui vit maintenant à Saskatoon en Saskatchewan, a toujours participé de loin mais suivi de près la scène hip hop québécoise. Né en 1992 au Québec, c’est en déménageant constamment aux 4 coins du Canada qu’il s’est forgé un caractère, un esprit critique et des influences atypiques. De la Belle province à Yellowknife pour finir dans l’Ouest en 2008, ses rencontres avec les communautés autochtones ou en milieu minoritaire ont nourri ses convictions, et son attachement à sa langue et sa culture. C’est avec un artiste pourtant humble et discret que nous avons dialogué pour en savoir plus.
crédit photo: Kenton Doupe
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans le rap et depuis combien de temps tu
fais ça ?
J’ai commencé à « essayer lol » de rapper après avoir vu un spectacle de SP et Joe BG (Mista Snake à l’époque). Mon frère m’avait « sneak in » étant trop jeune pour entrer. J’ai eu la piqure cette soirée-là. Ensuite, j’ai découvert les classiques du rap français, puis ça a continué d’évoluer à partir de là. J’avais 12 ou 13 ans.
Tu as sorti un album solo « Éléphant » en 2017, parles-nous un peu de ce
projet.
C’est un album très personnel en collaboration avec mon best, Mario Lepage (Ponteix). J’ai écrit les paroles et lui la musique sur tout l’album sauf un morceau, qui est une collabo entre Sonny Black de Montréal et Mario. C’est à la fois expérimental et recherché comme son, mais toujours en gardant une approche rap. L’album a des sonorités très bipolaires variant de très sombres à très lumineuses. Nous l’avons écrit en Saskatchewan et nous l’avons enregistré à Montréal chez Sonny Black.
Pourquoi avoir baptisé l’album « Éléphant » ?
Éléphant, c’est un concept qui m’est venu lors de mon passage au Festival Pause Guitare à Albi, dans le sud de la France, en 2016, quand je parlais avec un marchand de rue qui vendait des bijoux faits d’ivoire. Il m’a expliqué, en tenant un collier avec un pendentif d’éléphant dans ses mains, la symbolique de la trompe d’un éléphant. Simplement, trompe en l’air = porte bonheur et trompe en bas = porte malheur. J’ai donc décidé d’en faire un parallèle avec le dicton nord-américain « The éléphant in the room » et de mettre un petit éléphant en or avec une trompe en bas sur mon album, pour représenter la santé mentale : thématique de l’album Éléphant.
Tu as récemment sorti ton nouveau clip « So close »…est-ce que cette chanson est pour préparer le terrain d’un prochain projet ?
Exactement! J’ai eu la chance de bien faire voyager l’album Éléphant ces dernières années, avec des dates partout au pays et quelques dates au Mexique et en France. C’est le temps de mettre la table pour ce qui est à venir. J’ai pris ces 2 dernières années pour revisiter ma musique en général. So Close remix, c’est pour faire le pont entre le vieux et le nouveau.
Qu’est-ce qui te distingue des autres rappeurs québécois ?
C’est une bonne question! Si on parle d’expérience et non de musique parce que tout le monde le fait à sa manière in the end : j’ai su me tailler une place dans l’industrie et me construire un réseau national, sans nécessairement avoir attiré l’attention du rap queb, donc peut-être que ça en soi, me différencie.
Avec quel artiste tu aimerais collaborer éventuellement ?
Kaytranada et Rymz.
Quel est le meilleur album de rap que tu as écouté dans ta vie ?
Kendrick Lamar – To Pimp a Butterfly.
Quelle est ta plus grande qualité et ton plus gros défaut ?
Qualité et défaut : Je n’ai pas de malice.
À quoi on peut s’attendre de Shawn Jobin pour l’année 2020 ?
De la nouveauté dans tous les sens du terme. Un nouvel EP, en commençant par un
single et un clip, pour l’accompagner au printemps. Stay tuned.
crédit photo: Rodrigo Jardon (spectacle au Mexique)
Suivez Shawn Jobin sur ses réseaux sociaux
Visionnez son dernier clip « So close »
