Publié le 26 juillet 2024 à 17h00

Prison et musique: le rappeur Marginal-J raconte son histoire pour la première fois

La rédaction du JDHH vous présente le rappeur Marginal-J. Cet artiste de 30 ans basé à Drummond sort de l’ombre pour annoncer un nouveau clip réalisé par Carlos Guerra.

Marginal-J est un rappeur au vécu tumultueux qui a décidé de transformer ses peines en musique. Il a connu les murs froids de la prison, et son parcours marqué par les cicatrices du passé l’a inspiré à préparer un album qui verra le jour plus tard en 2024.

Voici ses réponses à nos questions…

Pourquoi Marginal-J comme nom de scène ?

À la base, Marginal était le brand que j’avais créé à mes commencements sur la scène. J’ai fait une analyse du nom des artites et je n’ai trouvé aucun de proche ou de loin qui portait le nom de Marginal. Alors étant donné que mon nom d’artiste dans mes premières années sur la scène était JPM, j’ai fait un mix; Marginal-JPM. J’ai simplifié à Marginal-J ! Beaucoup plus incisif.

Depuis combien de temps tu rappes et qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans ce domaine ?

Mes débuts dans la musique étaient à mes 16 ans, lors de mes premiers textes, je fesais des freestyles avec des amis au Quartier St-Joseph.

Et ce qui m’a poussé à en faire plus sérieusement c’est lors de ma détention à l’âge de 18 ans. J’avais acheté 2 paquets de clope, l’album de FaceKché, Le Visage de l’Ombre et j’écrivais des lyrics à travers les beats que j’entendais sans prendre en compte les paroles.

À ma sortie de détention à 19 ans, j’avais un ami du nom de Smike qui organisait des shows Hip-Hop. À l’époque, c’était le show de Sans Pression à l’Avenir. Il m’a proposé de faire la première partie, j’ai accepté et l’aventure est partie de là.

Parles-nous de ton clip « Révolution ». Comment s’est faite la connexion avec Carlos Guerra ?

Je parlais beaucoup avec une femme qui était l’amie de Carlos. J’ai toujours su qu’il était dans les top réalisateurs/producteurs audio-visuel. Dernièrement je lui ai parlé du projet musical que je préparais et que je voulais tourner un videoclip, et qu’il serait nice de travailler quelque chose ensemble. Après avoir écouté quelques morceaux de mon album en préparation, il m’a dit: « Alright on pete ça mon gars !!! ».

Qu’est-ce qui t’a inspiré a écrire cette chanson ?

La chanson « Révolution » est une introspection de moi-même par rapport à la personne que je dois être.

En fait, quand je dis « Sois le maître de tes décisions », c’est à moi-même que je m’adresse mais si le message peut se faire comprendre autrement, c’est bien aussi! Tout est une question de perception.

Selon toi, qu’est-ce qui te distingue des autres rappeurs québécois ?

J’ai ma propre sauce! Quand on m’écoute bien, je ne suis pas comparable à un tel ou un tel. J’ai mon propre style, ma propre plume et l’authenticité que j’apporte est incomparable.

Ma prestance peut être vu comme de l’arrogance, en fait c’est mon énergie qui se veut conquérante. Ça peut plaire ou ne pas plaire, je m’en bas les couilles!

Comment décrirais-tu ton style musical ?

Je cherche de plus en plus à laisser aller mon intuition, au lieu de toujours essayer de trouver la rime parfaite pour fitter. Que se soit une punchline ou non, elle doit avoir un sens quand je le dis.

J’utilise la musique pour canaliser mes énergies négatives et les transformer en énergies positives.

Le meilleur album rap que tu as écouté dans ta vie c’est lequel ?

L’album « Sang Froid » de Sinik. J’ai beaucoup développé mon style à partir de cet album.

Avec quel artiste d’ici ou d’ailleurs tu aimerais collaborer dans le futur ?

Sinik, à l’époque de Sang Froid mais plus maintenant. Souldia, si Dieu le veut. Mais celui avec qui j’aimerais vraiment collaborer est l’artiste français Zola.

Freeze Corleone aussi est dans mes préférés.

Que souhaites-tu que l’on retienne de ton album une fois qu’on l’aura écouté ?

Le Marginal Album est en voie d’être release, pour le moment ce que je peux dire c’est que c’est mon coeur qui bat dans ces chansons.

Des personnes que tu voudrais saluer pour conclure ?

J’aimerais salué mes potes qui m’ont vu cheminer dans la musique depuis mes débuts. Ça a commencé par des freestyles dans le parc au quartier et puis nous en sommes rendu à sortir des albums et faire des spectacles. Comme quoi, tout est possible avec du vouloir et de la Détermination.