Nyce sort du silence avec un come-back inattendu
À l’aube de la sortie de son premier album « Larmes du crime », prévue pour décembre, Nyce refait surface après une décennie de silence. Loin des tendances actuelles, la rappeuse immerge dans une esthétique brute, et résolument old school, façonnée à partir de textes qu’elle traîne depuis les années 2000 et de nouvelles inspirations plus mordantes. Entre le boulot, les études à distance et la vie de mère, elle a construit ce projet comme un retour aux sources, sans pression, juste par passion. On a discuté avec elle pour revenir sur le processus, les défis, les collaborations et ce qui l’a poussée à raviver la flamme après toutes ces années.

Voici notre entretien avec Nyce.
Parle-nous du processus d’enregistrement de ton album prévu pour décembre. Combien de temps il a duré et avec qui tu as travaillé ?
J’ai commencé à conceptualiser le projet d’un album en 2020, mais je ne suis pas partie de rien du tout. Au début, j’ai cherché à récupérer des vieux textes jamais utilisés (écrits entre 2007 et 2010) en leur trouvant de nouveaux instrus. J’ai donc plusieurs chansons dont le point de départ était un vieux texte, d’autres une combinaison de deux vieux textes qui n’allaient pas ensemble, mais que j’ai réussi à combiner avec quelques petites modifications d’écriture et un nouveau refrain les liant. Il y a évidemment quelques nouvelles chansons, dont « Obsession », qui est la dernière que j’ai écrite. Tout a été enregistré, mixé et masterisé au Ruffcheck Studio. Mes instrumentaux proviennent en majorité de Hot Box, quelques-uns de Ruffneck et d’autres beatmakers.
Comment décrirais-tu la direction sonore du projet ?
Ce n’est pas très uniforme côté sonore. J’ai plusieurs chansons sombres avec des sons d’horreur, ce que je préfère écrire et qui m’inspire le plus, mais puisque j’ai récupéré des textes dans des sujets imposés par d’autres personnes, il y a aussi des chansons qui me sortent de ma zone de confort avec des beats plus smooth. Ça ne sonne globalement pas très 2025, mais plutôt autour de 2000, je dirais !
Est-ce qu’il y a un fil conducteur ou un thème central qui relie toutes les chansons entre elles ?
Oui. Après avoir placé mes vieux textes potables, j’ai remarqué que le mot “crime” revenait au moins 5 fois. J’étais un peu déçue de ne pas avoir eu plus recours à des synonymes, mais j’ai transformé cette faiblesse d’écriture en opportunité d’en faire mon thème central. D’où le titre « Larmes du crime ».
Qu’est-ce qui a été le plus difficile pendant la création de cet album ?
Le manque de temps ! Je travaille beaucoup, j’étudie à distance aussi, et j’ai 2 filles. La musique c’est un passe-temps qui vient après tout ça, quand j’ai du temps, si ça me tente ET si je me sens inspirée. Un des gros problèmes que j’ai rencontrés souvent était de trouver que quelque chose n’allait pas avec la chanson, mais être incapable de déterminer quoi. Je devais souvent laisser mes chantiers de côté plusieurs mois pour les réécouter d’une autre oreille. La créativité n’est pas toujours au rendez-vous au moment voulu.
En tant que mère de deux enfants, comment arrives-tu à concilier ta vie de famille avec ta carrière musicale ?
La musique, ce n’est absolument pas une carrière ! Je n’ai jamais voulu que ce le soit non plus étant plus jeune. Toutefois, c’est ce qui explique que j’aie été totalement inactive de 2010 à 2020. Je n’ai réussi à trouver aucun temps pour la musique durant cette période. Mes filles ont 10 et 15 ans aujourd’hui, alors je peux me permettre de revenir à mes passe-temps.
Est-ce que la maternité a influencé ta manière d’écrire ou de créer ta musique ?
Non. Nyce n’a pas d’enfants et ce n’est vraiment pas mon genre de sujet. Je ne parle jamais de moi dans mes chansons. Je visite des thèmes que j’endosse au “je”, mais c’est purement créatif.
Quelle chanson de l’album te touche le plus personnellement, et pourquoi ?
« Scream » avec Cesta et Paranoize. Pas parce que c’est une chanson émotive ou personnelle ; c’est la chanson la plus violente de l’album quand même, mais c’est celle qui a le plus d’importance pour moi, parce que Cesta a accepté de sortir de sa retraite pour réunir notre ancien groupe le « Undercrown ».
Quelle est ta vision à long terme pour ta carrière après la sortie de cet album ?
Honnêtement, c’est tellement long faire un album que je pense plutôt y aller à l’inspiration et sortir uniquement des singles par la suite. Ce n’est plus vraiment la mode les albums de toute façon. J’en voulais au moins un pour mon propre plaisir puisque je suis de la vieille génération et que je n’avais rien sorti à l’époque.
Y a-t-il des collaborations sur l’album ou des artistes avec qui tu rêverais de travailler un jour ?
Oui, il y a des collaborations sur mon projet, mais juste des artistes avec qui j’ai fait de la musique pour le plaisir d’en faire. Il y a Cesta, Paranoize, SB et Marykal avec qui je faisais beaucoup de shows à l’époque et qui sont tous devenus de très bons amis. Il y a aussi Shoddy et Taktik que j’ai connus au début de la pandémie, alors que nous militions tous dans le camp des complotistes. J’ai participé avec eux à la compilation « Mesures extrêmes » sortie en décembre 2020 (où j’ai pu poser un solo et 3 featurings). Non, je n’ai pas de nom en tête d’artiste avec qui j’aimerais travailler. Je suis tellement occupée que je n’ai aucune idée de qui sont les artistes actuels et ce qu’ils font.
Si tu pouvais parler à la Nyce d’il y a dix ans, quel conseil lui donnerais-tu ?
Aucune idée!
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En attendant la sortie de l’album, découvrez sans plus tarder le clip « Obsession », une vidéo suspense de 6 minutes maintenant en ligne sur youtube.











































































