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Publié le 20 mai 2019 à 14h04

Le fils d’un membre fondateur du 67 et filleul de Joseph Ducarme signe son retour dans le rap

Si vous êtes fan du rap de la côte ouest des années 80 et du début des années 90, il y a de fortes chances que vous connaissiez bien votre gangster rap. Au Québec, ce n’est qu’au début des années 2000 que le gangster rap a commencé à prendre place et en 2019, il est écouté et répandu dans les quatre coins de la province.

 

Beaucoup de rappeurs se donnent une image de dure de la rue mais cette facette est malheureusement trop souvent amplifié pour embellir leurs histoires. Heureusement, certains rappeurs n’ont pas besoin de jouer un rôle, car ce mode de vie fait partie de leur vécu depuis l’enfance. Montréal est aussi une ville trop petite pour que ce genre d’imposture passe inaperçue. 

 

Aujourd’hui, la rédaction du JDHH vous présente MikeZup.

 

 

 

Fils du réputé gangster Jean Raymond Claude, le fondateur du gang 67 (crip), issu du quartier St-Michel, MikeZup est aussi le filleul de Joseph Ducarme, le redoutable caïd, originel du même quartier. À noter que les deux hommes sont aujourd’hui décédés. 

MikeZup est un rappeur charismatique qui décrit les dures réalités de la rue avec des punchlines et des textes parfois glaçants, et vous allez comprendre pourquoi. Dans le cadre de la sortie de sa mixtape, Omerta vol.1, il nous a accordé un entretien exclusif qui nous a permis de connaître l’homme derrière l’artiste en revenant sur les moments les plus sombres de sa vie.  

 

Un père encourageant mais absent 

 

« Durant ses 37 ans de vie, mon père en a passé au moins 14 en prison. J’ai vu mon père à travers une vitre, toute ma jeunesse, et après sa dernière libération, il a été kidnappé en avril 2015 et jusqu’à aujourd’hui, son corps n’a toujours pas été retrouvé. Les échos de la rue disent qu’il a été torturé à mort. Les policiers mènent toujours leur enquête, à ce qu’il paraît, mais on sait tous qu’ils ne font rien du tout! Ajoute-t-il

Mon père a marqué ma vie et si j’ai décidé de reprendre le rap, c’est pour pas que son nom tombe dans l’oublie. Il a toujours été fan de ma musique, alors je le fais pour lui. Il avait financé mon premier clip et il a toujours dit que je pouvais y arriver en tant qu’artiste, mais face à son absence j’ai dû me débrouiller seul pour arriver où j’en suis, aujourd’hui. 

Mon père était un caïd chez les crips de Montréal et Joseph Ducarme était mon parrain de baptême. Les deux ainsi que mon oncle, Guy Robert, sont les membres fondateurs du 67. » 

 

Jean Raymond Claude (photo d’archives)

 

 

Joseph Ducarme (photo d’archives)

 

 

 

Une jeunesse perturbée

 

« Toute ma jeunesse, j’ai suivi les pas de mon père en m’impliquant dans le trafic de drogue, le racket, les braquages, la fraude et dans toutes les combines possibles. 

Tout le monde était après moi – la swat, la sûreté du Québec, la police de Laval et même la GRC – ce qui amène à ma dernière incarcération dans la prison de la ville d’Oliver en Colombie-Britannique. Là-bas, j’était seul avec moi-même, pendant quelques mois. J’ai lu beaucoup de livres sur la spiritualité et ça m’a fait comprendre beaucoup de choses. J’ai compris comment j’allais sortir ma famille et moi de la rue et je veux que les gens connaissent mon histoire. Depuis presqu’un an, j’investi tout dans le rap….ça passe ou ça casse! »

 

 

 

 

 

Élevé par une mère courageuse 

 

Le rappeur métis de 24 ans n’a pas connu une vie ordinaire. Son père d’origine haïtienne et sa mère d’origine québécoise ont longtemps vécus une relation de violence et douleur, jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de pouvoir s’interposer. 

 

« Je suis le plus vieux d’une famille de 6 enfants et j’ai aussi une demi-soeur. Mon père nous a quittés sans même laisser un sac de pain derrière lui. Tout l’argent qu’il amassait il le dépensait dans les armes, les voitures de luxe, les gros restos, les femmes et les boîtes de nuit. Mon père était alcoolique et je me souviens qu’il rentrait souvent soûl à la maison et battait ma mère sous mes yeux, jusqu’au moment où je me suis embrouillé avec lui pour que ça cesse. Ma mère nous a élevé seule et j’ai beaucoup de respect pour elle. » – confie le rappeur qui a passé la majorité de sa vie à Laval

 

 

 

 

« Le seul grand frère que j’ai eu était en réalité mon oncle, le frère de ma mère. Malheureusement, il s’est suicidé à l’âge de 15 ans. C’est moi qui l’a découvert pendu dans notre grenier, j’avais seulement 10 ans. J’étais sous le choc et j’ai encore les images qui repassent dans ma tête. Un enfant ne devrait jamais être témoin d’une chose pareille, lui et moi étions très proches. »

 

 

 

L’espoir d’une vie meilleure 

 

MikeZup veut se servir de son histoire pour inspirer les autres tout comme lui a été inspiré par la tragique histoire du célèbre rappeur de Queens, 50 cent. 

« J’ai découvert l’histoire de 50 cent dans le temps et jusqu’à aujourd’hui c’est mon rappeur préféré. Il est un homme d’affaires irréprochable » dit-il. 

« Mon père n’a rien laissé pour les générations futures et c’est une erreur que je ne veux pas répéter. Même si j’ai marché dans ses pas, je veux offrir une vie différente à mes deux fils. C’est la raison pour laquelle je m’implique à 100 % dans ma passion. Pour un futur meilleur. J’ai plusieurs projets et une quinzaine de vidéos qui arrivent. J’ai aussi un collectif qui s’appelle 630 Money Gang avec mes gars: DNL, Gambino et LevimotionSans mon père, il n’y aurait pas de MikeZup ni le collectif 630. Tout ça c’est en l’honneur de Jean Raymond Claude alias Jean Jean (1977-2015) »

 

 

Pour écouter sa mixtape « Omerta vol.1″…..cliquez sur l’image ci-dessous !

 

 

 

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Tags : MikeZup