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Publié le 25 décembre 2021 à 11h58

Kennedy: « J’ai fait ce que je sais faire de mieux, rapper sur des gros beats »

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Sa venue sur le territoire n’est pas passée inaperçue, et son nom ne vous est très certainement pas inconnu: Kennedy.
Rappeur talentueux des années 2000, dont le buzz avait été sans précédent, nous a donné une entrevue, pour nous faire part de ses projets actuels et futurs.

Après deux ans de confinement, le jeune artiste s’est mis en tête de visiter New York et s’est octroyé un premier arrêt à Montréal où il a pu remarquer avec grand plaisir que sa musique avait traversé l’Atlantique.

Sur place, Kennedy en a profité pour régaler ses fans en leur offrant une collaboration avec l’un des piliers du rap québécois Connaisseur Ticaso sur le titre Street Smart. On se demande alors comment se sont rencontrés ces deux artistes ?

« Il y avait déjà eu une première approche, il y a 10 ans. J’ai mon amie Marilou ici qui est aussi très proche de lui qui nous avait introduits à l’époque, la collaboration n’avait pas pu se faire et quand j’ai su qu’il revenait, qu’il avait sorti son album, je l’ai écouté et pour moi c’était une chose qu’il fallait faire! »

 

Ce titre, pour ceux qui l’ignorent, fait partie de Balle perdue, le nouveau EP de Kennedy. Un projet qui semble bien prometteur.

« C’est un EP de 5 titres, je voulais donner un projet court avant mon album qui arrive en 2022. […]  Balle perdue, c’est un peu un retour aux sources pour moi, un retour aux fondamentaux du HIP-HOP. Il y a un côté très accentué sur le lyrique, je veux revenir un peu aux bases à ce qui s’est perdu. C’est pour ça que la collab avec Ticaso devait se faire pour ce projet, c’était évident. C’est clairement la personne qui pour moi ici représente ce côté-là. »


Avec une patte artistique aussi singulière que la sienne, se pose la question de savoir ce que le rappeur nous a concocté, lui que nous n’avions pas revu sur le devant de la scène depuis quelque temps: qu’en est-il de sa plume?

« J’ai pris zéro risque, j’ai fait ce que je sais faire de mieux, rapper sur des gros beats. La différence, c’est que je pense avoir pris beaucoup plus de maturité. Il y a une plume qui est beaucoup plus maitrisée qu’avant. Chaque phrase à vraiment un sens. […] le côté engagé, c’est quelque chose qui ne se fait plus trop. J’avais envie de ramener ce côté-là, c’est un peu un risqué  finalement aujourd’hui, mais c’est ce que j’ai toujours fait. Je me suis dit que peut-être ça allait ne pas m’ouvrir certaines portes […] Mais après tout, le rap est avant tout fait pour revendiquer des choses. »

 

Miser sur l’authenticité et la passion, voilà le pari que s’est fixé Kennedy qui possède aujourd’hui son propre label « Un temps d’avance », on comprend très vite qu’il n’a pas chômé. Puriste dans l’âme,mais aussi très conscient qu’on ne peut « recasser le passé, qu’il faut vivre avec son époque », pour reprendre ses mots, Kennedy a son avis sur la nouvelle génération de rappeur.

 

« Je trouve qu’il y a une énergie et une spontanéité qui ramène beaucoup de fraîcheur parce que finalement, ce sont des cycles, faut se renouveler. Après, en France on est dans une merde de marketing et de business qui fait que selon moi l’artistique en a pris un coup, même s’il y a quand même quelques artistes qui sont très créatifs et qui sortent du lot. Il y a des artistes qui ont amené une touche nouvelle: PNL, NINHO, JUL On est dans une époque qui est bien différente de celle que j’ai connue, surtout au niveau des valeurs. Moi je suis quelqu’un qui est très puriste, très attaché à l’artistique donc on va voir jusqu’où ça peut me mener. Ça peut être le début de quelque chose. »

 

« On va dire qu’avant, c’était un rappeur, une voix, un flow. On pouvait identifier un rappeur par son style. Mais aujourd’hui, c’est vraiment le contraire, t’en a certains qui ont leur propre style et d’autres qui copient, mais il y a toujours des artistes très créatifs! »

 

À une époque où « malheureusement, il ne suffit pas de faire de la bonne musique pour vendre beaucoup de disques, car ce n’est plus un facteur qui fait que tu vas être reconnu » ajoute-t-il, Kennedy m’explique être très reconnaissant d’avoir connu le rap lorsqu’il était à son apogée: « Si t’étais bon, t’étais bon. Tout ce qui fonctionne aujourd’hui, c’est un peu ce qu’il ne fallait pas faire à l’époque, faire le clown sur les réseaux sociaux... »

 

Si plusieurs projets semblent se dessiner à l’étranger pour lui, Kennedy préfère attendre de voir ce que l’avenir lui réserve avant de statuer sur la suite de sa carrière: « Je ne sais pas si c’est le début de la fin, mais 2022 sera l’année qui va décider […] Je suis en train de prendre un chemin que personne n’a pris avant. »

C’est un homme et un artiste très reconnaissant que j’ai rencontré aujourd’hui. Fidèle à lui-même, mais aussi soucieux de bien faire.

« Merci pour tout l’amour que je reçois depuis que je suis arrivé ici, ça me touche et juste un truc : n’ayez pas peur de vous faire votre propre avis sur les choses. Soyez vous-même, n’ayez pas peur de dire à quelqu’un ou un artiste que vous aimez sa musique, comme vous le faite. »

 

Cliquez sur l’image ci-dessous pour écouter « Balle perdue »

 

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