Thibud: le cheminement d’un artiste façonné par une enfance difficile
On débute la semaine avec une conversation avec le rappeur Anthony Thibodeau alias Thibud. Dans les méandres de son enfance, Thibud a dû affronter des défis très jeune. Élevé dans la maison d’un père prisonnier des drogues, son quotidien a été empreint de souffrance et de solitude. Incompris par ses pairs à l’école, il a dû lutter contre l’incompréhension et la stigmatisation.
Cependant, de cette noirceur est née une flamme intérieure. Il a trouvé un exutoire avec le rap. Aujourd’hui, son art est sa force, sa manière de transcender les épreuves et de se réinventer.
Il avance, porté par le désir ardent de construire un avenir où sa voix résonnera, portant un message d’authenticité et de rédemption.
Voici ses réponses à nos questions.
Tu as quel âge et tu viens de quel coin ?
J’ai 21 ans je viens de Portneuf.
Qu’est-ce qui t’a poussé à faire du rap et depuis combien de temps tu en fais ?
J’avais besoin d’un moyen d’extérioriser ma haine et j’ai toujours voulu faire quelque chose de différent des autres dans la vie. Avant, je faisais beaucoup de sport, je rêvais de devenir un professionnel mais en vieillissant l’écriture et la musique est devenue ma plus grande passion. Je ne peux plus m’en passer! Je fais du rap depuis 2018, j’ai commencé à 15 ans.
Selon toi, qu’est-ce qui te distingue des autres rappeurs du Québec ?
Je suis authentique, je ne glorifie pas la violence et je n’ai pas envie de jouer un rôle pour plaire au monde. J’ai envie d’apporter un peu plus de sagesse dans ce rap game.
Avec quel artiste tu aimerais collaborer dans le futur ?
Plusieurs artistes me viennent en tête, mais si je dois en nommer un seul ce serait un honneur d’avoir la chance de collaborer avec l’artiste de France Nekfeu.
Tu as eu une relation assez compliquée avec ton père, explique-nous un peu l’impact que cela a eu sur toi en tant qu’artiste et en tant jeune homme ?
Toute ma jeunesse je vivais seul avec mon père, un ancien toxicomane avec des phases paranoïaques. Je devais parfois m’occuper de lui à cause des problèmes de santé que la drogue dure lui a créé. Cette situation m’a causé des difficultés à gérer mes émotions face aux regards des autres qui ne pouvaient pas comprendre tout ce que je traversais trop jeune. Au début du secondaire, j’étais anxieux et renfermé, mais j’ai trouvé le moyen de canaliser toute la haine que je ressentais dans la musique.
Comment est-ce que cela a affecté tes relations avec ta famille élargie ?
Ma famille m’a toujours aidé malgré ma situation avec mon père, mais la seule solution pour aller mieux était de déménager de chez lui. Après cela, ma relation avec mon père s’est amélioré petit à petit. Maintenant, ça va mieux!
Quels sont tes conseils pour d’autres personnes qui pourraient être confrontés à la même situation ?
Il ne faut pas mettre la faute de tous nos problèmes sur les injustices que nous vivons. Soyez responsables et prenez les bonnes décisions pour vous. Il y a toujours un moyen de s’en sortir, le meilleur est de se trouver un but, une passion, un passe temps, une raison de se lever le matin.
Que ce soit le sport, la musique, la peinture ou l’écriture, peu importe. Échappez-vous de la haine, sans toutefois vous jeter dans la drogue.
Quelles sont tes sources d’inspirations pour la musique ?
Ma vie, mon vécu et ma mère. C’est de elle que je tiens mon coté artistique car elle chantait dans les bars. Sinon, je dirais aussi les nombreux artistes que j’écoute.
Tu t’imagines où dans 5 ans ?
Sur une grande scène.
Un mot de la fin ?
Merci à tous ceux et celles qui croient en moi depuis le début. Et merci à FRAGMANPROD qui a filmé, produit mes 2 vidéoclips et rec/mix/master comme un pro mes 4 derniers tracks. Allez voir le nouveau clip de mon single « Déconnecté » sur youtube et restez à l’affût pour la suite.
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Cliquez sur la vidéo ci-dessous pour visualiser le clip « Déconnecté » dès maintenant..