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Publié le 22 octobre 2020 à 16h27

Il réalise un clip de 20 minutes en hommage au label « DFP » avec plus de 30 artistes

La rédaction du JDHH aimerait vous présenter aujourd’hui un vétéran qui a longuement travaillé dans l’ombre pour contribuer au rap Québécois. S’il est méconnu du public à Montréal, le rappeur Almiros est un symbole de persévérance pour la scène culturelle de le région de Gatineau.

Il a donné des concerts partout au Québec dont deux gros spectacles à la maison de la culture dans une salle pleine avec Dj Skorpyon (ancien dj de Manu Militari).  Brésilien d’origine, il a réalisé plusieurs videoclips avec sa compagnie FavelaFilms. Il a produit un podcast « Art série » d’une trentaine d’épisodes qui a donné une visibilité à une 60aine d’artistes et a organisé des soirées open mic pour aider les humoristes à se tailler une place dans le showbiz.   

Le 28 octobre prochain, il dévoilera un nouveau single – vidéoclip intitulé « It’s a Rap », une chanson pour célébrer les dix ans du label « DFP » (Délit de fuite production) qu’il a cofondé il y a maintenant une décennie avec son bon ami David Leclerc mieux connu sous le nom de Quest. Ensemble, ils ont sortis un quarantaine d’albums sous l’étiquette de leur maison de disques indépendante.

Le vidéoclip « Its a Rap » sera d’une durée de 20 min. et il a été réalisé par Almiros (FavelaFilms). Une trentaine d’artistes ont participé au tournage afin de rendre hommage au label.  

 

 

Voici ses réponses à nos questions. 

 

Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans le rap ?

Un bon ami à moi (Kode) faisait du rap avec un groupe de la région (Tunzsounds). Je suis allé à leur lancement d’album un soir, je connaissais leurs paroles par coeur, je gueulais à tu-tête et je suis monté sur scène ce soir-là pour la première fois.

Je n’avais pas de micro, je suis allé le voir et je faisais ses back vocals. Encore aujourd’hui, je ne comprends pas d’où m’est venu le courage de faire ça.

Natio, un membre du groupe, m’a vu faire et m’a invité à leur studio le soir même. J’ai rencontré Pirate, un autre membre du groupe, qui faisait du reggaeton et puisque j’étais brésilien, il m’a demandé d’écrire un verse en portugais sur une chanson sur laquelle il travaillait. Je n’avais jamais écrit quoi que ce soit. Je vais toujours me rappeler de leur réaction quand j’ai spit mon verse. J’ai eu la piqure à ce moment-là…

 

 


En plus d’être rappeur, tu es graphiste, photographe et vidéographe. Lequel des ces métiers est ton préféré et pourquoi ?

C’est dur à dire, je m’amuse comme un petit kid dans chacun de ces métiers. J’essaie d’apprendre et de me perfectionner dans le plus de choses possible en tant qu’artiste mais si j’avais à choisir, je dirais que ce qui me passionne et ce dans quoi je me démarque le plus est la vidéographie. Lorsque j’ai une caméra entre les mains, je suis dans un autre monde.

 

 

 

Tu es dans le métier depuis plus d’une décennie, dis-nous ce que tu aimes le plus et ce que tu aimes le moins de l’industrie hip hop au Québec en 2020 ?

Je me compte chanceux d’avoir commencé sans Facebook, Twitter, Spotify et toutes ces plateformes. Il fallait vraiment “hustle” dans le temps comme on dit. Faire le tour du Québec pour distribuer des flyers, vendre des mixtapes à 5$, le contact direct avec les gens…ça me manque.

C’est incroyable les outils qu’on a aujourd’hui. C’est une belle époque pour les artistes et c’est peut-être ça qui me déçoit un peu, beaucoup d’entres-eux en prennent pas avantage. J’en parle dans une de mes chansons – c’est pas avec des clics pis des likes que tu vas step dans le rap Queb…

C’est pas compliqué faire une chanson ou même un album en 2020. Si t’es vraiment motivé, tu peux trouver des beats à 50$ sur internet, aller enregistrer, tourner un vidéoclip en 4k avec ton iPhone, faire le montage et le poster sur Youtube, Facebook, Spotify le jour même,

Si tu mets ton cadran et que tu travailles fort tu vas y arriver. Par la suite, faut pousser sa musique. Attends-toi pas à avoir des millions de views et de percer si tu restes chez toi à attendre que les choses bougent. Cependant, le hip hop à finalement sa place. À voir les grands (Koriass, Loud, Souldia, Manu Militari, etc) s’amuser sur scène lors de grands galas ne fait qu’avancer les choses pour le mouvement.

 

 


Le 28 octobre sera le 10e anniversaire du label DFP et pour célébrer tu dévoileras un clip d’une durée de 20 minutes. Pourquoi 20 minutes ?

J’ai travaillé vraiment fort sur celui-là. C’est un clip qui rend hommage à DFP maintenant connu sous le nom de Dreamland, à tous les artistes de la région mais principalement à Quest pour son aide, son temps et pour son amour pour la musique. Il fête son 41e anniversaire aussi, donc j’ai mis le packet! Une trentaine d’artistes ont participé, dont ma fille de 9 ans qui à définitivement volée le show. Vous allez devoir regarder jusqu’à la toute fin pour comprendre. C’est magique comme vidéo! De très beaux souvenirs.

 

 


Parles-nous de te relation avec Quest, vous vous êtes rencontrés comment ?

C’est un frère. On partage la même vision, la même passion. La musique a toujours été une façon pour moi de m’exprimer, de m’évader, de faire sortir le méchant et heureusement qu’il était là pour moi. J’aurai toujours un immense respect pour ce gars-là. C’est avec lui que j’ai travaillé mon premier album “J’RAP” et par la suite, on a fondé le label DFP. On ne pensait pas que ça allait prendre cet ampleur là. On a pas pété de records, ni rempli de Centre Bell mais on a définitivement aidé au mouvement hip hop dans la région du 07.

 

 



Parmis tous les projets dont tu as participé sur le label de DFP, lequel est ton coup de coeur ?

L’album de Natio – Blanc pur sang. Il sortait de l’hôpital, il avait été grièvement blessé et on l’a presque perdu.

C’est en grande partie grace à lui si je fais du rap. Quest et moi avons travaillé sur la production de son album. Je me suis occupé de tout, du design, de la promo et des vidéos. Malheureusement, ill est décédé une semaine avant la sortie de son album. Les membres du groupe Tunzsounds et moi avons organisé un spectacle hommage\lancement d’album à la même scène que sur laquelle j’ai monté pour la première fois.

 

 


Quel artiste actuel de Gatineau trouves-tu talentueux cette année ?

Il y a une tonne d’artistes talentueux à découvrir à Gatineau, tout art\style confondu. La scène ici est petite mais elle grandit de plus en plus et j’en suis extrêmement fier. C’est dur pour moi de nommer un artiste en particulier mais quelqu’un qui me fait capoter pour son style, son flow, ses textes et sa personnalité est Nova. Un jeune bourré de talent.

 

 



Quel est le meilleur album rap que tu as écouté dans ta vie ?

L’album “Art de rue” de Fonky Family. Quand j’ai vu le clip “Mystère et suspense”  pour la première fois, j’ai couru au Music World (les vrais savent) et j’ai acheté tous leurs albums. C’était la première fois que j’écoutais du rap français.

 

 

 

Tu dis vouloir passé à autre chose après la chanson « It’s a rap », à quoi on peut s’attendre de toi pour les années futures  ?

Je veux continuer à aider la scène artistique d’ici. La musique, elle, va toujours rester. J’aimerais explorer davantage mes racines brésiliennes, essayer quelque chose de nouveau. Ma petite fille est une grande fan de ma musique, elle adore partager mes vidéos à l’école avec ses amies et professeurs, peut-être parce qu’elle est souvent figurante (rire) alors je veux travailler davantage sur des projets avec elle dont elle sera fière plus tard. 

 

 

 

 

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Tags : Almiros