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Publié le 21 février 2022 à 9h54

Dunk or Die: retour sur le parcours extraordinaire de Kadour Ziani

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Co-fondateur de la Slam-Nation (1997), vainqueur du concours de dunk du All-Star Game LNB (2005), fondateur de la world Dunk Association (2020), les succès n’ont cessé de se cumuler pour le basketteur de haut niveau Kadour Ziani qui fait aujourd’hui l’objet d’un documentaire consacré à sa carrière : DUNK OR DIE, un projet signé Nicolas de Virieu (journaliste sportif) et qui sera disponible en vidéo sur demande dès le 22 février au Canada. C’est dans le cadre de la sortie de ce film que je l’ai rencontré. Des bancs de quartiers aux stades de la NBA, le prodige du DUNK (une action au basketball qui vise à marquer en jetant le ballon dans l’arceau avec une ou deux mains) aura définitivement laissé sa trace, et si son parcours est inspirant, l’homme derrière les records l’est tout autant.

Kadour grandit à Saint-Dizier en Haute-Marne dans un quartier souvent rythmé par la violence et la délinquance. Dès son plus jeune âge des choix s’imposent à lui et plutôt que de se laisser conduire au marasme et de s’engouffrer dans un schéma sans avenir, il opte pour la survie, il rêve de voler et de s’évader. C’est ainsi qu’il découvre les joueurs de la NBA « les hommes oiseaux » comme il les appelle, les pros du DUNK, Kadour se lance alors dans la discipline. Sa progression est fulgurante et très vite s’ensuivent les entrainements, les matchs, la carrière et aujourd’hui, le film sur sa carrière. Un projet qui s’est construit très naturellement avec le réalisateur : Nicolas de Virieu.

 

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« Nicola de Virieu est celui qui filmait toutes les tournées durant l’épopée de la SLAM NATION (spectacles de DUNK de la NBA depuis 1997), il a accumulé pas mal d’images, et avait déjà fait pas mal de documentaires. J’avais aussi amassé pas mal de trucs […] Je voulais garder des traces […] Je m’étais persuadé moi-même que j’allais faire quelque chose, donc je me suis dit il faut que tout le monde connaisse le point de départ, même si en cours de route, il y a eu plein de trucs qui étaient sombres, mais ça fait partie de la vie, de l’évolution d’un caractère. Du coup, quand on s’est retrouvé avec Nicolas on a beaucoup échangé, on a nourri une belle amitié et on s’est dit qu’un de ces quatre il fallait faire quelque chose sur moi, puis Benjamin Altur-Ortiz a rejoint Nicolas et s’est dit qu’il allait produire le film. Il nous a donné les moyens de le faire. [Ensuite], tout s’est enchainé très vite, on avait déjà beaucoup travaillé en amont. »

Raconter sa vie sur grand écran n’est pas chose facile, mais Kadour est très fier d’avoir pu le faire et voit son film comme une chose utile pour les autres : « Rien ne me prédisposait à réussir, j’étais complexé, j’étais maigre, on n’avait pas d’argent, pas forcément d’éducation, on vivait dans un quartier difficile. On a été éduqué dehors, on apprenait sur le tas, c’était cruel. » Sa carrière, n’est plus seulement la sienne, il veut la rendre utile, la transmettre. Un sentiment que l’athlète décrit comme étant la plus belle des récompenses : « J’aimerai que ma vie, serve à en aider d’autres, à donner de l’espoir. Le bonheur c’est bien, mais il ne peut être complet tant que tu ne veux pas pour les autres ce que tu as voulu pour toi ». Kadour voudrait que son parcours inspire, il a d’ailleurs créé la Zianimal Academy, un centre sportif qui propose des programmes de remise en forme, d’aide au contrôle du corps et un accompagnement pour avoir une bonne hygiène de vie. En bref, tout ce qu’il a appris au cours de sa carrière: apprendre à Jumper, être un lifestyler du DUNK, devenir meilleur et surtout se comprendre. Toujours dans le but de transmettre, en 2018, il se confie à sa femme qui finit par écrire un livre s’intitulant DUNK OR DIE et qui raconte, sur un ton plus poétique, sa carrière.

Kadour est persuadé que nous avons en nous tout ce qu’il faut pour réussir, quel que soit la ligne de départ, les mots d’ordre sont la discipline et la répétition. C’est sur des risques qu’il a bâti sa carrière.

 

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« La différence entre le génie et le stupide, c’est que le stupide n’a pas de limite, moi j’ai commencé par être stupide. Je plongeais dans des rivières alors que je ne savais même pas nager, je galérais comme un chien, mais je traversais la rivière, mais c’est dangereux on peut se noyer, moi j’ai pris ce risque-là, apprendre sur le tas. »

Kadour ajoute qu’il faut pousser notre corps à libérer la bête, répéter tous les jours et que les choses finiront par venir. Rares sont les entrevues qui finissent par être des leçons de vie, vous l’aurez compris, ce n’est pas seulement un athlète hors pair avec qui j’ai pu discuter aujourd’hui. J’ai eu la chance de rencontrer un individu qui n’a pas craint de se livrer en toute sincérité, mêlant à son discours beaucoup de vulnérabilité sur la réalité de son parcours et les choses qui l’animent au jour le jour.

« J’en profite pour remercier toutes les personnes qui m’ont fait confiance : Benjamin Altur Ortiz, Nicolas de Virieu qui a toujours été là, ma famille, ceux qui ont été là pour moi, mais surtout ceux qui n’ont pas été là, merci vous m’avez donné la force [rires], success is the best revenge. »

« Il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs. – (Victor Hugo). Il y a toujours une chance pour s’en sortir, vous pouvez refuser ce qui s’impose à vous. » Kadour Ziani