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Publié le 30 novembre 2022 à 18h59

Greenface franchit un autre niveau avec son EP « Original G’s »

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L’EP Original G’s démarre sur les chapeaux de roues avec des basses drillesques qui résonnent fort sur une rythmique trap boostée par le flow aiguisé de Greenface, aka Greenface Killah pour les intimes, rappeur Montréalais accompagné du producteur Gary Wide. Ces basses on les entend tout au long de l’EP comme une vraie rengaine. La structure réfléchie du beat avec des basses éloquentes est bel et bien la signature de Gary Wide qui n’est rien d’autre que le compositeur du rappeur français Hayce Lemsi ou encore de Benny Adam. L’ep est une démonstration de style pour le jeune rappeur qui a commencé sa carrière musicale récemment.

 

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Dans Original G’s, Greenface a fait appel au créateur de la série Lascars pour faire la couverture de l’opus. Lascars ? une série d’animation qui a marqué une génération en France de par son franc parler et le trait ghetto du dessin. Un caractère révolutionnaire dans son approche décomplexée du quotidien d’une jeunesse urbaine, pro hip hop et à l’accent citadin. Gary Wide et Greenface ainsi caricaturés en personnages de la série Lascar attendent sur un banc. Une attente qui ne définit pas ce que l’on a pu ressentir lors de l’écoute des différents sons si ce n’est qu’ils ont tous été travaillés patiemment à l’instar de cet album produit par ces deux protagonistes qui nous regardent droits dans les yeux, les pieds sur terre.

 

 

Démarrer par Crossroads, titre introducteur de l’ep, dont on avait déjà eu vent le 18 novembre grâce à la sortie de son clip, nous donne l’impression d’être à bord d’une voiture lancée à pleine vitesse au gré du bpm qui explose sur notre compteur. L’alternance entre l’anglais et le français sans aucune transition peut surprendre mais quoi de plus évocateur comme démarche pour un rappeur canadien. Ce qu’on remarque d’emblée dès la première écoute est la facilité déconcertante dans laquelle Greenface passe d’une langue à l’autre. Un franglais formant un ensemble homogène. Les paroles s’enchaînent sans répit avec un air de Pop smoke. Un titre résolument énergisant qui donne envie de danser  furieusement. Sous ces allures de hip hop clubbing y est dépeint une forme de lutte quotidienne. 

Greenface nous dévoile tous les recoins de son âme. Conquérant dès le premier son, on entend toute l’étendue de la motivation de Greenface pour se frayer un chemin dans la scène hip hop canadienne. On retrouve cette facette déterminée dans le dernier son : Nouveaux territoires. L’instrumentale est encore une fois une démonstration de virtuosité du beatmaker. Son aspect grandiloquent voire filmique donne encore plus de solennité à ce dernier titre qui clôt cet EP avec une lueur d’espoir. Les paroles, elles, sont simples mais véritablement efficaces, ce qui les rend faciles à retenir. Quant aux rimes elles sont toujours bien placées. 



Cette simplicité indéniable, on l’apprécie de nouveau dans Confettis, troisième son de l’album beaucoup plus chill et rafraîchissant que les autres. Le beat y est clairement festif quand les paroles sont légères à l’image du mot confettis. Ce titre semble vouloir montrer à quel point la vie peut être un champ de bataille où chaque jour est un pallier pour faire ses preuves. Pour autant la leçon principale est de prendre du recul pour mieux survoler les soucis du quotidien. Et si possible grâce au rap de Greenface. Le son encore une fois léger ne joue pas en défaveur des messages diffusés par le rappeur. 

Tous les matins est un autre son de l’EP. Greenface ne s’arrête donc jamais à l’image de ce titre. Le flow y est poussé dans ses retranchements et reprend un débit presque haletant. Tout au long de l’opus, Greenface nous donne l’impression d’accélérer la cadence. Une sensation qu’on ressent intensément dans Tous les matins, justement. Le flow y est encore plus rapide que dans Crossroads. Chaque refrain chanté reste en tête et alterne ingénieusement avec le rap électrique de Greenface mêlé au beat abouti de Garry Wide.

 

Nos coups de coeur

• Crossroads 
• Confettis

 

Cliquez sur l’image ci-dessous pour écouter « Original G’s »

 

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Tags : Greenface